Portrait de commerçant #3 - la boucherie Oullion
Portrait de commerçant #3 - la boucherie Oullion

La boucherie Oullion fermera ses portes samedi 5 avril. Après 27 ans de bons et loyaux services, l’heure de la retraite a sonné pour Nathalie et Robert Oullion. La boucherie rouvrira mercredi 9 avril, avec Lucas Vial, jeune boucher au parcours déjà bien accompli.
Au revoir Madame et Monsieur Oullion. Après 27 ans sur la place de l’église, le couple baissera le rideau de la boucherie Oullion pour la dernière fois, samedi. « C’est une page qui se tourne. Le début d’une nouvelle vie » confient Nathalie et son mari Robert. Leur départ à la retraite sonne la fin du livre de leur vie professionnelle, au service de leurs clients et de leur métier qu’ils adorent.
Un enfant de Dardilly
Le premier chapitre s’ouvre en 1977. Robert Oullion débute comme boucher à Ecully. Lui, l’enfant de Dardilly, qui a fait ses classes au Grégoire, vient de se marier avec Nathalie, rencontrée à la ferme des Damez. Unis à la vie, ils le deviendront professionnellement.
De retour dans son village, Robert reprend l’ancienne boucherie du Bourg. Son épouse quittera plus tard son poste de vendeuse au Printemps pour intégrer l’entreprise. « J’y travaillais déjà pendant mes jours de repos, le soir. Je faisais l’administratif » raconte-t-elle, entre sourire et émotion.
A ses côtés, Robert se souvient : « j’ai failli y rester dans ce premier local. Je m’étais piqué l’artère fémorale avec un couteau. Nathalie et les secours m’ont sauvé la vie ». Le drame est évité. Pas de quoi arrêter le couple qui installera ensuite sa boucherie à l’endroit où elle continuera bientôt d’exister après eux. « Mes grands-parents ont vécu dans la maison qui abrite aujourd’hui la boucherie » rappelle Robert.
L’histoire est lancée. Elle va continuer. Demain, le boucher du Bourg passera la main à Lucas Vial qui reprendra la boutique à partir du 9 avril. Si quelques décennies les séparent, l’ancien et le nouveau boucher partagent de nombreux points communs. La passion de leur métier d’abord, du travail bien fait. Celle des autres aussi.
Une boucherie de village
Lors de notre visite, quand on les interroge sur ce qui fait un bon boucher, la réponse vient… de Patrick, un habitué. « C’est de la bonne viande, bien préparée. Ce sont aussi de bons conseils, quelqu’un qui se rappelle ce que l’on aime » résume ce client fidèle venu apporter une bonne bouteille de vin aux Oullion en guise de cadeau pour leur départ retraite.
Le portrait colle aux personnages, nouveau et anciens. « Il faut être à l’écoute. La relation avec nos clients est la plus belle chose qui soit. On a vécu avec les gens. On fait partie de la famille. C’est notre famille » complète Nathalie Oullion.
Une histoire d’amour
« Nous avons été tellement heureux ici, de vous avoir connus, d’avoir servi notre clientèle qui nous a été fidèle » souffle-t-elle. L’émotion est palpable. Dans le magasin, clients et bouchers rient, se remémorent des souvenirs. On s’appelle par son prénom, on sourit. Une cliente entre à son tour : « Je suis venue dire au revoir !». Puis une autre et ainsi de suite. « Ce n’est pas un adieu mais un au revoir. Dardilly c’est une histoire d’amour » reprennent à l’envi Nathalie et Robert Oullion tout en indiquant les préférences et les habitudes de chaque client à leur successeur.
Le jeune homme est déjà à son affaire. Passé par les boucheries Belot et Veissière, Lucas Vial souhaite faire vivre ici « une boucherie de village, avec des produits locaux. J’ai été séduit par la place, la manière de travailler proches des clients, les gens ». La relève est visiblement assurée. Les Oullion peuvent donc partir l’esprit tranquille, avec le sentiment du travail bien fait pendant plus de 27 ans à Dardilly. Avec de nombreux amis aussi.
A l’heure des au revoir, ne reste qu’un mot : merci.